jeudi 5 juin 2014

Visite médicale de Classe 1 pour Personnel Navigant

J'ai passé aujourd'hui ma visite médicale de classe 1 pour Personnel Navigant.

Concrètement, qu'est-ce que j'ai fait pendant près de 5h ?

Convocation entre 8h et 8h30 du matin, j'arrive à l’Hôpital des Armées Percy, à Clamart, au centre CEMPN à 8h.
La visite médicale est un circuit où il faut voir :
1) Le labo pour la collecte de sang et urine
2) ORL
3) Ophtalmo
4) Médecine générale

1) Le labo
On m'a prélevé 2 tubes de sang. Après un test de 50 secondes pour voir s'il n'y à rien de grave, on vous laisse faire le test urinaire. Chez moi tout vas bien, des tests plus poussés (toxicologie) seront effectués au cours de la matinée. Puis échantillon d'urine, le médecin trempe une languette qui va se colorer suivant les résultats. Rien d'anormal non plus.

2) ORL
Passage dans une cabine insonorisée. On vous pose un casque sur les oreilles et il faut appuyer sur un bouton dès que l'on entends des sons. Ici aussi tout va très bien, on est bien concentré et les sons sont plutôt distinctifs (très strident et insupportable). Puis visite chez le médecin ORL qui vérifie que le nez, les oreilles et la gorge n'aient pas de problème spécifiques.

3) Ophtalmo
Des tests de vue principalement (non sans blague, continue de lire, hein !), où il faut annoncer l'ouverture d'un cercle projeté sur le mur, ou bien lire un passage écris en tout petit, donner l'orientation de la bouche du pac man avec des lunettes 3d (vision en relief) ou encore dire les chiffres des tests colorimétriques (faut pas être daltonien, c'est sur). Grand soulagement, j'ai 12/10 aux deux yeux et une vision en relief parfaite. 
Puis des tests un peu dur: on fixe la lumière verte, la machine vous souffle dans l’œil et en prend une photo (pour le deuxième oeil, il m'a fallu un effort colossal pour le garder ouvert, une fois que je savais ce qui m'attendais). Ou alors il faut fixer une lumière rouge et ne pas cligner pendant quelques secondes (dur aussi ca).
Ensuite on vous met des gouttes pour dilater les pupilles, on attends 10 minutes pour d'autres mesures, et hop, passage chez le médecin ophtalmo qui va regarder le fond de l’œil.

4) Médecine générale
Premier passage à l’électrocardiogramme, qui va mesurer votre activité cardiaque, prise de la tension. Ensuite taille, poids, puis on fait un test de souffle. D'après ma taille et mon poids je devrais retenir 4kg d'air dans mes poumons, théoriquement. En pratique, j'ai retenu 3kg55 et c'est très bien.
Ensuite visite avec le médecin généraliste, qui vérifie que tout vas bien (pas d'antécédents, pas d'opérations, quelques problèmes de toutes sortes....)

A l'issue de la visite (5h tout de même), on vous délivre le certificat médical de classe 1 (si tout va bien, hein).

Cette visite coute 450€ la première fois, non remboursée par la sécu car vous n’êtes techniquement pas malade. Ensuite c'est des révisions de 200€ prise en charge par votre compagnie (normalement, encore une fois)

Il faut un début à tout !

Je démarre aujourdhui mon blog. Je vais ici raconter, mes étapes, ce que j'ai traversé pour devenir pilote de ligne.

On commence par le début !
Je m'appelle Charlotte, j'ai 22 ans. Je sors d'une licence de mathématique à Paris. A l'issue de ma formation, je voulais participer au concours de l'ENAC (École Nationale d'Aviation Civile) pour devenir pilote de ligne. Le concours EPL/S. Ce concours regroupe près de 5000 étudiants pour une première sélection de 163 personnes. Autant dire qu'il faut prévoir un plan B.

Devenir pilote, c'est simple, il existe plusieurs voies d'accès :

La voie "publique" : c'est l'ENAC, la formation est "presque" gratuite. Seulement, il fait passer les concours d'entrées... Si vous faites parti des 14 admis chaque année, je vous félicite. A l'issue de la formation, c'est AirFrance qui recrute généralement, sauf que maintenant, avec la crise et le gèle des embauches, 80% des élèves n'exercent même pas.
Il y avait les Cadets d'AirFrance, autrefois, qui se base sur le principe de tout les cadets des autres compagnies. Les élèves sont des ressortissants français, et peuvent, sous réserve de quelques conditions, rentrer dans le programme. Cette filière a fermé, et pour l'instant ne réouvrira pas de si tôt.

La voie militaire : on s'engage à l'armée (air, mer,...), on fait un service de 10 ans, puis on peut partir dans le privé et devenir pilote commercial. Dans l'armée, il faut nécessairement être âgé de moins de 26 ans et passer la visite médicale de classe 1 plus poussée que celle requise pour le personnel navigant privé. Donc il faut être nickel d'un point de vue santé. Je n'ai pas voulu tenter cette voie là, car étant une femme (oui eh bien que voulez vous) le milieu machiste de l'armée et le traitement réservé aux femmes m'oblige à considérer d'autres voies.

La voie payant : eh oui, il en faut une. Pour 80.000€ environ, vous avez une formation ATPL (Airline Transport Pilote Licence) intégré, dispensée par un organisme certifié par le DGAC. Cette formation comprends deux parties: une partie théorique en 9 mois, et une partie pratique de 9 mois également. Après c'est comme le permis de conduire, on prend un forfait, mais si on a besoin de plus d'heures, il faut payer. Il existe une vingtaine d'école en France, certaines plus grosses que d'autre, qui proposent cette formation. C'est exactement la même que celle de l'ENAC donc pas de soucis, à l'issue, vous avez tous le même diplôme.

Pour ma part, je me suis décidée à m'inscrire dans une école privée, payer les 80.000€ et avoir mon ATPL.

Première étapge, la visite médicale.